jeudi 15 février 2018

Des poings dans le ventre de Bruno Desmares

Auteur : Bruno Desmares 

Maison d'édition : Le Rouergue

Collection : Doado 

Nombre de pages : 80 pages

Année de sortie : 2017










Au collège, Blaise laisse parler ses poings : « Ba-Ba-Bam ». Et quand il finit par être viré, cette violence se répand dans les rues et jusqu’à chez lui. Mais au-delà du délinquant, Blaise est aussi un adolescent torturé, poursuivi sans relâche par ses angoisses et sa colère.

Ce livre avait énormément fait parler de lui début décembre, et pour cause : il est le lauréat de la pépite 2017 dans la catégorie roman. Le titre ainsi que la couverture m'avait déjà énormément intrigué lorsque j'ai pu l'apercevoir en salon ou sur différents blogs. Il ne m'en a pas fallu plus pour l'acheter et dévorer les 80 pages qui le composent. Et quel voyage époustouflant !




Cette chronique risque d'être un peu brouillon. Il y a de fortes chances que je me confonde dans mes propos et que je me répète, mais il y a beaucoup de choses à dire sur ce roman, des observations, contestations, arguments,  qui se rejoignent et se font face à la fois. On peut en déduire des choses et d'autres, faire des parallèles avec en conclusion plusieurs interprétations possibles des éléments et de l'intrigue.

L'intrigue, c'est lui. Cet adolescent prénommé Blaise, scolarisé en troisième, qui ne s'exprime que par la violence, la haine, les coups. Blaise est un personnage, que dis-je, un jeune homme, à la fois très éloigné et très proche du lecteur. Le récit est à la deuxième personne. Il s'agit là d'un élément clé de l'histoire, et l'une des choses qui fait qu'elle est un OVNI. Mais j'y reviendrais plus en détail par la suite. Le lecteur entretient une relation étroite et compliquée avec ce dernier. En effet, nous sommes à la fois très proche de Blaise, puisque l'on suit le cours de ses pensées, mais il reste très éloigné de nous, très mystérieux. C'est quelqu'un de très détaillé, très recherché et très complexe. Il est souvent imprévisible, aussi bien pour les autres personnages du livre que pour nous. Le voir dans son quotidien, au cours de ses montées de violence nous rend nerveux, j'ai vraiment eu la sensation d'être vulnérable, comme si c'était moi que Blaise voulait toucher avant tout. Je pense que c'est aussi un des souhaits de Benjamin Desmares avec ce bouquin : aborder ce sujet de la violence presque ordinaire, ce qui représente le quotidien de beaucoup d'adolescents à l'heure actuelle. Je m'étais d'ailleurs fait cette réflexion avec un roman (bien que je n'ai pas le titre en tête), qui nous offrait lui-aussi une base de réflexion, comme un support à partir duquel le lecteur peut faire un bout de chemin seul et aller plus loin dans la réflexion offerte. C'est un peu la même chose avec ce livre, je crois.  Je pense d'ailleurs que l'on peut expliquer l'attitude de Blaise, et par la même occasion de tous ces jeunes dont on parle sûrement trop peu souvent. Mais ce livre est bien plus qu'une simple base de réflexion sur un sujet précis. Beaucoup plus.


Cette narration et ce personnage de Blaise contribuent tous deux à instaurer une ambiance qui nous transporte dès que l'on déchiffre les premières phrases. En effet, on retrouve pas mal de sous entendu, de jolies figures de style dans ce livre malgré la violence de son principal protagoniste. Cela rend encore plus riche la forme du livre, tout en apportant quelque chose en plus, comme une sorte de poésie. Je trouve que ce livre, de part son format et tout ce qui s'en suit, est fait pour être relu, à la manière du "Petit Prince" de Saint-Exupéry. On retrouve des éléments dans ce texte qui seront selon moi compris d'une manière totalement différente en fonction de l'état d'esprit, de l'âge et du contexte dans lequel vous découvrez cette oeuvre. Et encore aujourd'hui, plusieurs jours après avoir terminé ma lecture, je me pose des questions à son sujet, qui resteront sans doute sans réponse jusqu'à une nouvelle lecture. C'est aussi là une des forces de ce bouquin très particulier, qui sort des sentiers battus de ce que l'on peut trouver en littérature adolescente à l'heure actuelle.


Pour finir, j'aimerais parler d'un autre gros point concernant le bouquin de Benjamin Desmares : la narration. Il s'agit là de quelque chose que je n'avais encore jamais lu jusqu'à présent, à savoir le récit à la deuxième personne du singulier. C'est sans doute la chose qui m'a le plus surpris avec "Des poings dans le ventre". Blaise, qui s'adresse à lui-même. Même si l'on fait bien face à une originalité, c'est finalement comme ça que l'on fonctionne. On s'adresse chacun à soi, chaque jour, chaque heure, chaque minute. Benjamin Desmares n'a pas choisit la facilité en utilisant cette forme narrative, mais il s'en sort à merveille, puisque l'on plonge totalement dans la peau d'un personnage qu'on connaît si bien et si mal à la fois. Qui se connaît lui-même si mal et si bien à la fois.


J'ai eu beaucoup de mal avec cette critique, mais je crois avoir réussi à vous exposer mes idées au mieux, mais si elles restent à l'heure actuelle confuse, tout comme cette lecture d'ailleurs, qui laisse là beaucoup d'hypothèses et de questions sans réponses. Mais je crois que c'est une bonne chose. C'est en tout cas une oeuvre que je vous recommande fortement, pour son caractère singulier, ce qu'elle apporte et les portes de la littérature adolescente qu'elle ouvre. 

4 commentaires:

  1. coucou Victor !!
    tu découvres à chaque nouvelle lecture--- chaque auteur !
    bonne continuation ! bisous-

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  2. Bonjour Victor.
    Il y a des livres qui nous marquent, il es parfois difficile d'en parler, mais je trouve ton exposé très bien, il incite la curiosité pour le lire.
    Bonne fin de semaine
    @mitié

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